Les blessures sociétales 

Les blessures sociétales sont des blessures qui, au fil des périodes historiques, ont été modulées, légalisées, codifiées et entretenues par nos conventions socioculturelles.

D’un siècle à l’autre, elles peuvent être considérées complètement différemment. Elles se sont chargées du poids des conflits juridiques et sociaux, des luttes de pouvoir et des multiples ressentiments collectifs.

L’adultère 

Vous êtes tentée de tromper votre partenaire de vie ? Vous craignez que votre partenaire vous trompe ? Ou bien vous constatez que votre partenaire vous trompe ? Au-delà de l’apparence de la trahison, cette expérience est peut-être révélatrice de la recherche de l’amour de soi.

Ce qui se joue – Le devoir de la fidélité

Cette blessure se joue depuis que l’on a institué le devoir de fidélité. A cette notion de fidélité, on a automatiquement associé la transgression à la règle et donc la notion de faute. Les contrats, et notamment le mariage, établissent une règle à respecter qui, quand elle ne l’est pas, met en faute. La faute entraîne le conflit, la culpabilité et la trahison.

L’adultère est une expérience qui transgresse le serment de fidélité qui est inconsciemment entendu lorsqu’on établit un lien avec quelqu’un. Le sentiment de trahison qui en découle cache les raisons profondes et sensées mises au jour par cette blessure.

L’expérience de vie

En fait, le gène de la fidélité n’existe pas fondamentalement. Ce sont nos émotions et notre mental qui établissent les règles de l’amour sentimental. On pense que ce que l’on a est acquis. Pourtant, rien n’est acquis et tout a besoin d’être remis en question.

L’adultère est en réalité une expérience de vie qui transgresse l’ordre établi et vise la liberté. On défait l’ordre des choses quand il ne nous convient pas. Ainsi, au fond, commettre l’adultère revient à chercher autre chose, peut-être ce qui nous manque profondément. On ose rompre les serments et loyautés pour trouver ce qui nous fait défaut.

On peut alors considérer l’adultère comme une tentative de s’aimer. Cette posture ne revient pas à cautionner le comportement de celui ou celle qui, en trahissant, fait mal, mais pousse à comprendre pourquoi il ou elle est capable de générer tout ce désordre : cette personne agit-elle ainsi pour se retrouver elle-même ? J’ai accompagné beaucoup de conflits provoqués par l’adultère sous toutes ses formes :

·      Mon mari m’a trompée

·      J’ai envie de tromper mon mari

·      J’ai trompé mon mari

L’adultère est aussi un jardin secret, permet une autre vie avec un autre comportement, une part de rêve dans la réalité.

La blessure de la femme trompée ravive tout le sentiment d’injustice viscérale porté par le corps de souffrance de la femme. Elle réveille le sentiment de trahison, celui de mal faire, d’être indigne, de perdre la préférence et aussi d’être passée à côté, d’être « une conne ».

Systématiquement, l’adultère était considéré comme une faute irréparable et impardonnable, les personnes y associaient la rupture. A chaque fois, j’ai cherché à accueillir cette blessure avec bienveillance en lui attribuant non pas la faute mais la recherche d’une remise en question. Je ne disais pas « Qu’avez-vous fait ? » mais « que cherchez-vous ? » Puis : « Qu’avez-vous trouvé ? » L’envie de vivre autrement avec quelqu’un d’autre ? Ou bien quelque chose que vous aimeriez vivre avec la personne qui est auprès de vous ? C’est une blessure qui permet de reconsidérer la notion de faute et qui encourage à se re-connaitre. Et en se connaissant davantage, on apprend à mieux aimer l’autre.

CLEFS DE LA GUERISON

Si vous êtes confrontée à l’adultère, cherchez ce qui vous manque fondamentalement avec votre partenaire de vie ou ce qui lui manque pour oser vous tromper. Ne vous arrêtez pas à la notion de faute. Ne jouez ni à la victime ni à l’outragée. L’adultère est une alerte, une invitation à voir la vérité en face.

Remettez-vous en question :

·      Aimeriez-vous vivre avec votre compagnon ce que vous avez vécu avec votre amant ?

·      Pouvez-vous apporter à l’autre ce qu’il va chercher avec une autre ?

Oui, tant mieux.

Non, ce n’est pas grave.

Ne vous forcez pas être quelqu’un d’autre pendant quelques semaines, mois. Restez vous-même. Même si l’amour est toujours là ou pas, vous changez, vous évoluez et ce, pas toujours de la même façon et au même timing que votre conjoint.

Dites-vous que durant vos semaines, mois, années de relation, vous vous êtes tous deux apportés, des enseignements, de l’amour, de la bienveillance et qu’il est juste temps de continuer à apprendre de la vie, avec une autre personne ou seule, peu importe. Faites votre vie selon vos envies (CE QUI VOUS REND, EN VIE), vos besoins. Ce n’est pas une fuite, c’est un choix de vie, à partir du moment où il est réfléchi, discuté ensemble et conscient ( = avoir compris le pourquoi du comment). Il ne s’agit pas ici de tout quitter sans rien comprendre de l’expérience, en jugeant l’autre (de ne pas être comme vous voudriez qu’il soit) et d’aller se « nourrir » ailleurs. Acceptez l’autre comme il est (et voici ici, une réelle preuve d’amour en respect de votre relation). A vous de savoir si cela vous convient encore aujourd’hui ou non.

La compréhension d’un adultère peut donc rendre le couple solide et aimant au-delà des conventions. Au fond, il permet de se comprendre et de s’aimer. Il permet également une séparation saine pour plus d’alignement.

Je dis souvent avec une certaine provocation : « Aimez ce qu’il faut, le temps qui convient, et de la manière qui convient. 

 B.C – Se libérer de sa lignée